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En réunissant les idées les plus importantes pour rédiger cet article, il me vient deux représentations graphiques : l’approche heuristique du mind mapping  et un cadre bien fermé que pourrait être un carré. Deux formes incompatibles à première vue : l’une ouverte et l’autre fermée. La cité est un monde ouvert de par sa densité de population, sa variété de cultures, de religions. La cité est un monde fermé de par ses formes géographiques, son langage « de la cité » avec peu de mots, les perspectives réduites d’en sortir.

Coacher en cité, c’est avant tout trouver la bonne représentation graphique qui va positionner le coach et les coachés dans une même dynamique, un même cadre pour favoriser des séances collectives indispensables à l’émergence de relations nouvelles, porteuses de davantage d’estime de Soi, objectif principal des coachés.

Une première séance s’attachera à construire une alliance sur la base de cette représentation au-delà des règles coconstruites et validées, voire signées dans un contrat tripartite -coach, coaché, commanditaire. Cela ne suffira pas pour autant à s’assurer la présence de chacun à chaque séance. La valeur d’un contrat dans la cité, même écrit est assujetti  à des impératifs immédiats (job alimentaire, entretiens administratifs, gardes d’enfants,…) et des gestions du temps d’un autre temps !

Coacher en cité, c’est minimiser les approches mentales pour aller vers l’émotionnel et le corporel.

Le niveau d’études, rarement le BAC, ne permet pas de trop longtemps travailler avec le mental en s’appuyant sur les deux intelligences habituellement utilisées pour réussir dans  des études en France : l’intelligence verbal-linguistique et l’intelligence logico-scientifique. Il est bon de reconnaître plus qu’ailleurs les autres intelligences, elles sont dites multiples. Un questionnaire permettra de faire ressortir le profil de chacun. Il sera là aussi nécessaire de ne pas seulement classer les deux ou trois intelligences dominantes mais de les rendre opérationnelles : Comment vont-elles m’aider dans mon objectif de coaching ? Comment les ancrer ? Comment les mobiliser ? Comment les développer encore davantage ?

Coacher en cité, c’est créer du lien avec les parties prenantes en identifiant le pilier sans quoi rien ne fonctionnerait. Un opérationnel à la source du « recrutement » des coachés qui se fera à l’occasion d’un passage dans la structure sociale de la cité, au Point Information Jeunesse, grâce à un réseau constitué avec pôle emploi, telle ou telle association locale. Un opérationnel qui continuera d’accompagner le jeune « à sa façon » dans une posture plus de grand frère avec des bons gros conseils, proche d’une injonction de faire (le coup de pied dans le derrière) nécessaire avec certains individus. Un opérationnel qui aura aussi ses entrées auprès des entreprises et/ou des écoles pour favoriser les plans d’action des coachés. L’alliance avec les coachés sera à l’aune de celle entre le coach et cet opérationnel.

Coacher en cité, c’est aussi créer une alliance forte avec les coachés les plus fidèles qui sera permise par les fréquentes absences provisoires ou définitives d’un bon nombre. C’est consentir à perdre la force d’un groupe -le plus souvent dans la cité une faiblesse- pour faire grandir des individus en dehors du groupe, ce qui est le second objectif du coaching en cité.

Coacher en cité, c’est soi-même être rempli de gratitude quand les détours de la vie vous font mesurer objectivement l’efficacité du coaching -et d’une suite d’autres accompagnements-, en découvrant un de vos coachés un an plus tard en alternance dans un bon restaurant avec une posture professionnelle de serveur et ayant perdu son accent de la cité.

Coacher en cité, c’est pour le coach plus qu’ailleurs poser un cadre à la fois fort et ouvert, être surpris, s’adapter, faire confiance, … C’est du coaching à 200 % et cela vaut le coup.

Emmanuel Loevenbruck – septembre 2017